Qu’est-ce que le Riba (l’usure) en Islam ?

le riba dans l'islam

Qu'est-ce que le Riba (l’usure) en Islam ?

Qu'est-ce que le Riba (l’usure) en Islam ?

Introduction

Qu’est-ce que le Riba ? Pourquoi est-il prohibé en Islam ? Les intérêts bancaires sont-ils considérés comme du Riba ?

 

Ces questions se posent fréquemment aux musulmans vivant en Occident, confrontés à la présence du Riba dans tous les aspects de la vie économique, que ce soit la détention d’un compte bancaire ordinaire ou des transactions commerciales complexes, telles que la création d’entreprise ou l’achat de biens immobiliers.

 

Il incombe au musulman de mener des recherches approfondies et de comprendre la signification du terme « ar-Riba », sa sévérité dans le cadre de la jurisprudence islamique, comment identifier ses différentes formes et comment s’en prémunir.

1. Définition d’ar-Riba

Ar-Riba est un terme issu de la langue arabe littéraire, signifiant « augmenter » ou « dépasser ». En français, il est généralement traduit par « intérêt » ou « usure ». Concrètement, il désigne le montant supplémentaire ou la charge financière exigée pour l’utilisation de l’argent prêté par une tierce partie, ce qui englobe également les échanges financiers inégaux.

 

Prenons un exemple concret : imaginez qu’une personne emprunte de l’argent à quelqu’un d’autre en acceptant de rembourser non seulement la somme empruntée, mais également un supplément de 5% en tant que frais de service. Ainsi, si elle emprunte 100 euros, elle devra rembourser 105 euros. Les cinq euros payés en plus représentent ce que l’on appelle le Riba.

 

C’est un exemple simplifié de ce qu’est le Riba. Mais qu’en dit exactement l’Islam à son sujet ?

2. Que dit l'Islam du riba?

A. Le Coran concernant le Riba

Le Coran et les hadiths du Prophète (que la paix soit sur lui) sont très clairs concernant l’interdiction du Riba. Le Coran comporte 12 versets traitant de la question du Riba. Voici quelques exemples parmi eux :

« … Allah a permis le commerce et interdit le riba… » [2:275]

« Ô les croyants ! Craignez Allah ; et renoncez au reliquat de l’intérêt usuraire (riba), si vous êtes croyants. Et si vous ne le faites pas, alors recevez l’annonce d’une guerre de la part d’Allah et de Son messager. Et si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne, et vous ne serez point lésés. » [2:278-279]

« Tout ce que vous donnerez à usure (riba) pour augmenter vos biens aux dépens des biens d’autrui ne les accroît pas auprès d’Allah, mais ce que vous donnez comme Zakât, tout en cherchant la Face d’Allah (Sa satisfaction) … Ceux-là verront [leurs récompenses] multipliées. » [30:39]

« Ô les croyants ! Ne pratiquez pas l’usure (riba) en multipliant démesurément votre capital. Et craignez Allah afin que vous réussissiez ! » [3:130]

« Et à cause de ce qu’ils prennent des intérêts usuraires – qui leur étaient pourtant interdits – et parce qu’ils mangent illégalement les biens des gens. A ceux d’entre eux qui sont mécréants, nous avons préparé un châtiment douloureux. » [4:161]

Ces versets du Coran sont très explicites quant à l’interdiction du Riba en Islam.

B. La Sounna concernant le Riba

Dans la Sounna, l’un des hadiths les plus importants traitant de la question du Riba est le suivant :

Abu Said al-Khudri (qu’Allah soit satisfait de Lui) a rapporté que le Messager d’Allah (que la paix soit sur Lui) a dit :

« L’or doit être payé en or de poids égal, de ce qui lui est semblable, et l’argent doit être payé en argent avec le même poids, de ce qui lui est semblable. Celui qui y ajoutait quelque chose ou en exigeait un ajout agissait par usure. » (Sahih Muslim, 1588 c)

Il est rapporté dans le recueil de hadiths authentiques de l’Imam al-Bukhari que le grand compagnon et savant Ibn ‘Abbas (que la paix soit sur Lui) a dit : « Le dernier verset révélé au Prophète (ﷺ) était le verset traitant de l’usure (c’est-à-dire le Riba). » (Sahih al-Bukhari 4544)

Vous pouvez donc en déduire que le Riba ne peut faire l’objet d’une abrogation de son application car il est le dernier thème révélé au Prophète (que la Paix soit sur Lui).

Il ne fait aucun doute, au vu des textes cités précédemment, que les Musulmans sont unanimes sur le fait que le Riba est interdit par Allah et son Prophète. Il n’y a pas de débats là-dessus.

Cependant, le problème avec le Riba, c’est qu’il prend plusieurs formes, et les débats se concentrent sur les diverses opérations pour déterminer si elles sont ou non considérées comme Riba.

C. Que disent les écoles juridiques et les savants ?

L’écrasante majorité des érudits religieux et musulmans considèrent que les intérêts bancaires sont du Riba, et il y a consensus (Ijma’) sur cette question.

 

Les juristes musulmans ont classé le Riba comme suit :

 

Riba al-Nasiyah : Il est également connu sous le nom de Riba al-Quran et Riba al-Jahiliya. Il a été défini par d’éminents Ouléma comme étant le type de prêt où la période de remboursement spécifiée et un montant en excédent du capital sont prédéterminés.

 

Une autre définition serait donc que tout prêt qui génère des bénéfices est l’une des formes de Riba, ou encore que c’est tout prêt dont le montant est supérieur à son montant réel. C’est pourquoi l’islam encourage le prêt d’honneur (qard hassan) au lieu d’un prêt usuraire (Riba).

 

Allah s’est engagé lui-même à multiplier les mérites de celui qui prête de l’argent sans intérêts. Par exemple, le Coran dit : « Quiconque prête à Dieu de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois. Dieu restreint ou étend (Ses faveurs). Et c’est à Lui que vous retournerez. » [2 :245]

 

Si votre débiteur est dans la gêne, accordez-lui un délai jusqu’à ce qu’il soit en mesure de se libérer de sa dette. Si vous pouviez savoir pourtant quel mérite vous auriez en lui consentant une remise gracieuse, totale ou partielle ! [2 :280]

 

Dieu réduira à néant le profit usuraire et fera fructifier le mérite des aumônes. Dieu n’aime pas tout impie endurci et tout pécheur. [2 :276]

 

Ces versets où Allah promet des récompenses à ceux qui prêtent de l’argent sans contrepartie sont à mettre en perspective avec les versets d’interdiction du Riba dans lesquels Allah promet de déclarer la guerre à celui qui le pratique.

 

Riba al-Fadl : Il est également connu sous le nom de Riba Al-Hadîth. Il s’agit d’un excédent reçu lorsque deux produits identiques sont échangés. Par exemple, le Prophète (sur lui la paix) a dit : « De l’or contre de l’or, de l’argent contre de l’argent, du blé contre du blé, de l’orge contre de l’orge, des dattes sèches contre des dattes sèches, du sel contre du sel : quantité égale contre quantité égale, main à main. Celui qui donne un surplus ou prend un surplus tombe dans l’intérêt… »

 

Ce type de Riba se retrouve donc plus dans les échanges commerciaux. Dans un Hadith, le Prophète (sur lui soit la paix) a expliqué pourquoi il a étendu le concept d’intérêt (Riba) aux cas des échanges également. Il a dit : « Je crains que [cela ne vous conduise à] l’intérêt » (rapporté par Ahmad).

 

En effet, certains pourraient contourner l’interdiction du prêt usuraire en échangeant, par exemple, 1 kilo d’or contre 1,5 kilos payables plus tard. C’est pour couper court à tout cela que les échanges doivent être faits au comptant, sur place, de main à main et de mêmes quantités.

 

Il ne fait donc aucun doute que la pratique du Riba est complètement interdite en Islam, que ce soit sous forme de prêt d’argent ou dans les échanges commerciaux.

3. Pourquoi la pratique d’ar-riba est-elle interdite ?

pourquoi le riba est interdit en islam

Pourquoi l’islam interdit-il les intérêts (riba) ? C’est une question que de nombreux musulmans et non-musulmans se posent face à la propagation du capitalisme et de la finance moderne depuis plus d’un siècle maintenant.

 

L’interdiction de la riba est souvent associée à la finance islamique et aux alternatives à la finance capitaliste.

 

La finance islamique est fondée, tout comme l’islam, sur le principe de justice. Si les intérêts (riba) sont interdits, c’est parce qu’ils sont considérés comme injustes. C’est un postulat de départ pour tout musulman et tout spécialiste de la charia islamique.

 

Bien que les textes islamiques n’expliquent pas explicitement pourquoi les intérêts sont interdits, cette interdiction repose sur un certain nombre de raisons établies par les érudits de l’islam à travers un consensus (Ijma’) :

 

  1. Prescription Coranique : Le Coran est la parole d’Allah, et les musulmans croient en l’unicité d’Allah (tawhid). Cela signifie que l’engagement envers Allah fait de Lui la seule source de valeur. Ainsi, l’interdiction du Riba est un ordre divin, émanant de la volonté d’Allah lui-même pour ses serviteurs.

  2. Garantir l’équité en échange : Le système financier moderne basé sur le prêt à intérêt a conduit à une spirale de la dette inversée, où les montants de dette augmentent de manière exponentielle sans créer de richesse réelle. Cette interdiction du Riba vise à garantir l’équité dans les échanges en rendant illégaux les échanges injustes et inégaux.

  3. Maintien des plus pauvres dans la précarité : Le prêt à intérêt contribue au cercle vicieux du surendettement, maintenant souvent les emprunteurs dans une situation financière précaire, tandis que les riches prêteurs augmentent leurs richesses sans créer de valeur supplémentaire. Cela creuse le fossé entre les riches et les pauvres, ce qui motive l’interdiction de la riba en faveur de la justice sociale.

  4. Incitation à la charité et aux œuvres philanthropiques : L’islam encourage la charité et l’entraide entre les membres de la société. L’interdiction du Riba élimine les sentiments d’égoïsme et d’égocentrisme qui peuvent conduire à l’antipathie sociale, à la méfiance et au ressentiment. En rendant le Riba illégal, la charia crée un environnement propice à la générosité et à la philanthropie, encourageant les gens à prêter de l’argent sans intérêt.

 

En fin de compte, le Riba a des conséquences graves, notamment la corruption de la société, l’appropriation injuste de la propriété d’autrui, une croissance économique négative, la diminution de la dignité humaine, et en fin de compte, il est injuste. C’est pourquoi l’islam interdit fermement les intérêts (riba) dans toutes ses formes.

En savoir plus : Faire un crédit pour acheter une maison : halal ou haram ?

4. La finance islamique

La finance moderne occidentale repose entièrement sur le riba comme principal mécanisme d’échange et de croissance. Au-delà des prêts bancaires à intérêt, le riba s’étend à tous les domaines des échanges commerciaux et financiers. C’est pourquoi de nombreux musulmans hésitent à s’engager pleinement dans le secteur financier et les investissements.

 

Le Prophète a prophétisé : « Il viendra un temps où il ne restera plus personne qui ne consomme pas de riba, et quiconque ne le consomme pas sera néanmoins affecté par les résidus. » [An-Nasa ’i]

 

Dans le contexte de la finance islamique, le riba fait référence principalement aux intérêts perçus. Une autre forme de riba, selon la plupart des juristes islamiques, concerne l’échange simultané de biens de quantités ou de qualités inégales. Cependant, dans cette discussion, nous nous concentrerons sur la pratique des intérêts perçus.

 

La finance islamique repose sur deux principes fondamentaux :

 

  1. Le partage des profits et des pertes.
  2. L’interdiction de percevoir ou de payer des intérêts par les prêteurs et les investisseurs.

Étant donné que les intérêts sont strictement interdits, la finance islamique propose divers mécanismes permettant des investissements conformes à la charia. Les principaux outils comprennent :

 

  1. Le partage des profits et des pertes (Moudaraba).
  2. La coentreprise (Mousharaka).
  3. La vente avec majoration (Mourabaha).
  4. La location-vente (Ijarah).
  5. Le paiement anticipé (Salam).

 

Ces mécanismes permettent aux investisseurs de participer à des activités économiques tout en respectant les principes islamiques d’interdiction des intérêts, ce qui garantit des investissements conformes à la charia tout en encourageant la croissance économique éthique.

Conclusion

Il est essentiel de rester vigilants dans toutes les situations de la vie quotidienne où le riba pourrait se manifester.

 

Le riba est véritablement perçu comme un poison pour les musulmans, car il est strictement prohibé par Allah et Son Messager, qui ont clairement déclaré la guerre à cette pratique.

 

Pour être en mesure de prendre des décisions éclairées et conformes à la charia, il est crucial de s’engager dans un apprentissage approfondi de sa religion. L’une des clés pour cela réside dans la compréhension de la langue arabe et la maîtrise du Coran, qui constituent des fondements essentiels pour aborder des sujets sensibles tels que le riba.

 

À cet égard, l’Institut Al Dirassa se tient à vos côtés pour vous aider dans votre apprentissage de la langue arabe et du Coran, vous fournissant ainsi les outils nécessaires pour renforcer votre compréhension de la religion et prendre des décisions éclairées dans votre vie quotidienne.

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Sarietou Dieng
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Il y a 2 semaines
Silo Traore
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Macha allah

Il y a 1 mois
Isabelle Khyioub
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Super

Il y a 2 mois
Simon
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Vraiment satisfait des cours proposés et de la qualité des professeurs. Je recommande vivement

Il y a 4 mois
Stephen K.
Stephen K.
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Je ne peux que dire du bien pour le moment car j'ai fait un essai de cours de fiqh qui m a plus ,de ce fait j'ai souscrit a des cours de fiqh.et ma fille a fait un essai de cours d arabe qui nous a plus aussi a moi ainsi qu'à elle de ce fait j ai souscrit des cours pour elle qu'elle commence cette semaine in chaa Allah.cependant le seul reproche comme je l'ai dit au directeur ou directrice c'est que communiquer seulement par mail n'est pas concevable pas du tout pratique pour plusieurs et maintes raisons.meme avec les enseignants le fait de ne pas avoir leur numéro WhatsApp etc complique les choses .j'ai eu a faire à d autre merkez et leur communication est plus direct on sait qui est le directeur on sait qui est notre enseignant avec qui nous pouvons communiquer directement.
Mais a part ça je recommande le centre aldirassa pour le peu que j'ai vu

Il y a 5 mois

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